L’œuvre utilise un procédé appelé photoélasticimétrie où un projecteur, muni de filtres polarisants, permet de visualiser des contraintes dans un matériau transparent.
80 graviers détachés du bitume d’une route ont été incorporés dans autant de plaques de polycarbonate et prennent place dans cet appareil.
 Les images projetées montrent des formes isolées, stables, opaques et nettement délimitées autours desquelles se distribuent des zones colorées.
Chaque projection dure une minute, temps d’exposition à la chaleur du faisceau, pendant lequel se produit une lente dilatation des couleurs du centre de l’image vers ses pourtours.
De leurs centres sombres à leurs périphéries imperceptiblement mouvantes ces non sites sont des « nulle part ». Ce sont des îles imaginaires détachées de l’espace urbain. Quant au passage brutal (sonore) d’une image à une autre, (caractéristique d’un projecteur de diapositives) il indique que l’œuvre ne se situe pas uniquement dans le registre de la contemplation, ou pire, dans celui de la fascination pour les phénomènes physiques, mais qu’elle transporte avec elle un moment critique qui rompt précisément la fascination.